Les Foyers de Tambacounda, situés dans la capitale régionale de Tambacounda, sont un établissement résidentiel qui permet à des jeunes filles de confessions chrétiennes ou musulmanes, âgées de 12 à 20 ans et venant de communes rurales, de poursuivre leurs études secondaires dans d’excellents collèges et lycées locaux. Il leur offre un environnement sûr et salubre dans lequel elles peuvent se concentrer sur leur scolarité. Elles bénéficient ainsi d’une autre alternative au mariage et à la maternité précoce, ce qui aurait été leur unique option en restant au village. 130 filles résident actuellement aux Foyers.
Les Foyers de Tambacounda

Les parents de certaines jeunes filles apportent une modeste contribution pour les dépenses liées aux cours, quand d’autres bénéficient d’une bourse d’études. Huit ethnies différentes sont actuellement représentées dans le groupe d’étudiantes et chaque samedi soir elles participent à une « fête des cultures » où elles peuvent échanger autour de leurs origines.
Aujourd’hui, 250 € (ou 21 euros par mois pendent une année) permettent à une jeune fille d’étudier pendant une année avec le matériel nécessaire pour travailler dans de bonnes conditions.
Les Foyers ont ouvert en 2007 et se situent dans un magnifique campus conçu par l’ONG française Le Kinkeliba et avec le soutien financier du Korsa, qui a attribué deux généreuses donations pour la construction de dortoirs, d’espaces d’étude et d’une salle pour les repas. En plus de ces espaces indispensables, les Foyers disposent d’une salle informatique, d’une bibliothèque, d’équipements sportifs, de salles de bain et d’un potager dont les récoltes sont utilisées pour la préparation des repas quotidiens. Ces équipements, que l’on trouve facilement dans la plupart des régions du monde ont un caractère exceptionnel dans cette région où la plupart des personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté et où le taux d’illettrisme, bien que difficile à mesurer, est élevé.

Les possibilités offertes par Les Foyers de Tambacounda sont extraordinaires. Prenons le cas, à titre d’exemple, de l’histoire d’Aissatou, originaire du village Peul de Sinthian où Le Kinkeliba a construit le premier centre médical.
En 2007, alors âgée de 12 ans, Aissatou était déterminée à aller au collège, mais sa famille avait décidé qu’elle resterait au village et serait mariée. Elle décida alors de s’enfuir et marcha 20 km sur un sentier de brousse isolé jusqu’à ce qu’un ami vienne à sa rencontre et l’accompagne jusqu’à Tambacounda. Lorsque sa famille apprit où elle se trouvait, ils la retrouvèrent et ont essayèrent de la ramener au village. Soutenu par la directrice des Foyers, elle réussit à convaincre sa mère de l’importance de pouvoir continuer sa scolarité. Les Foyers de Tambacounda ont été créés pour lui venir en aide, à elle, mais aussi à toutes les filles dans une situation similaire. Grâce à cette structure, Aissatou a pu continuer sa scolarité et se former en tant qu’infirmière. Aujourd’hui, elle est une précieuse professionnelle de santé à Fass, un centre médical situé de l’autre côté de la rivière Gambie. Un site sur lequel Le Korsa a établi l’électricité, l’eau courante, fournit une ambulance et construit un pôle maternité.
